J’aime cette idée de ville haute, de ville moyenne et de ville basse. Appliquée à notre îlot, on y sent d’abord un socle épais et puissant qui tient et ferme la parcelle, même si de-ci de-là l’enceinte se craquelle pour laisser deviner le jardin intérieur ou pour se laisser traverser, puis le socle se délite verticalement pour finir en émergences fines pour autant de minarets singuliers et distinctifs.
Notre projet s’inspire de ce délitement vertical, pour donner la part belle aux émergences qui seront nos lanternes. Transparents, éclairés la nuit, ces volumes sont habités différemment.
Les lanternes abritent les parties les plus luxueuses de l’îlot. Sociables elles sont ouvertes à tous. Leur principe est simple car en fait outre des parties communes, elles accueillent aussi les extensions des appartements situés en dessous. Ainsi des terrasses de grandes tailles, sorte de salon d’été marocain, se trouvent dans ces émergences de la ville haute. Des salons habités derrière des moucharabiehs contemporains en métal noble découpé au laser. Des moucharabiehs qui s’ouvrent et se ferment au gré du soleil. Des salons d’été indépendants ayant aussi des parties closes tels une cuisine, des sanitaires et des rangements, le tout totalement privatif. Ainsi tous les habitants même ceux situés dans les parties basses de l’îlot pourront avoir la vu et le soleil sur les horizons de Casablanca. Ces lanternes sont littérales hors d’échelle par endroit pour à d’autres n’être qu’abstraites et contemporaines. Ces lanternes sont les joyaux de l’îlot.
En bas, les appartements de belle taille s’organisent autour d’un jardin andalou réinterprété.
Chaque appartement, en s’organisant dans les volumes savamment découpés, a plusieurs orientations. Certains ont même des terrasses attenantes, pour en bas s’ouvrir et avoir accès sur les terrasses en bordures du jardin. Des duplex villas se dessinent au sol pour au-dessus avoir pour certains la chance d’avoir un escalier privé pour descendre au jardin. Un peu plus haut, le luxe, on prend une passerelle pour aller dans son salon/balcon d’été. Il s’agit d’une sorte de colonne à la « Brancusi » plantée dans le jardin qui se laisse envahir par le jasmin et le bougainvillier multicolore.
Le jardin est per rein car nous l’avons laissé en pleine terre. Nous n’avons pas voulu y mettre en dessous des voitures. Celle-ci restera bien en dessous du bâti contre les rues autour de l’îlot. Ainsi les arbres en plein sol se développeront « à vie » sans qu’aucun incident d’étanchéité ne nous oblige a tous raser pour réparer.
Le jardin a été dessiné par le paysagiste Clément Willemin du groupe Base. Quatre palmeraies structurent les angles du jardin andalou. Multicolores et se jouant des saisons, elles sont habitées de fleurs les plus colorées possibles. En grimpant sur les colonnes Brancusi, les plantes grimpantes feront jaillir au milieu de cette composition des folies végétales aux senteurs entêtantes.
Les façades sont à dominantes blanches. Légèrement grises en sol pour assoir l’îlot elles sont en métal noble dans les émergences. Les menuiseries sont grandes pour offrir de belles vues et éclairer les intérieures. Caméléons, elles ne se voient que très peu pour ne pas trouer les volumes immaculés. Plaquées à fleur des façades, elles sont sérigraphiées de dessins blancs pour laisser filer sans heurts les surfaces des volumes de l’îlot.
Sur le boulevard du grand théâtre, des arcades protègent les vitrines des commerces.
Pour la partie environnementale, confort d’été, confort visuel et acoustique, gestion de l’eau, tri sélectif et chantier propre, entretien et maintenance comme les matériaux de construction seront autant de points pour donner à ce projet une haute qualité environnementale.